L'Observatoire du Mont-Mégantic

Le plus grand observatoire astronomique de l'est de l'Amérique du Nord

L'observatoire du Mont-Mégantic, situé près de Sherbrooke, au Québec, est mis en service en 1978. Sa création a pour but de promouvoir l'enseignement de l'astronomie universitaire au Québec, de fournir aux astronomes qualifiés des instruments de recherche de pointe et de favoriser l'épanouissement de l'astronomie dans la culture francophone.

Le télescope est doté d'un miroir de 1,6 mètre de diamètre pesant une tonne ; le poids total de la structure est de 24 tonnes. Après le télescope de l'Observatoire David Dunlap de Toronto (1,88 mètre), celui de l'Observatoire Fédéral d'Astrophysique de Victoria (1,83 mètre) et celui de l'Observatoire d'Astrophysique Rothney de Calgary (1,8 mètre), c'est le quatrième plus grand télescope au Canada et le plus grand de la côte est Nord-Américaine. Ses instruments de pointe en font le télescope le plus puissant au Canada.

Photo nocturne d'un dôme métallique devant un ciel étoilé
Photo d'un dôme blanc, situé au bout d'un chemin boisé recouvert d'une épaisse couche de neige blanche, devant un ciel bleu

Le projet d'un grand observatoire québécois est lancé en 1971 par les professeurs Gilles Beaudet et George Michaud de l'Université de Montréal. L'Université Laval se joint à l'entreprise en 1974 et une entente est signée entre les deux partenaires en 1975. Le projet est approuvé par les gouvernements fédéral et provincial en 1976 et la construction débute la même année. Le bâtiment de service est complété en 1977 et l'observatoire est finalisé quelques mois plus tard, en 1978.

René Racine s'associe au projet du nouvel observatoire dès 1973 et en devient le directeur en 1976, année où il quitte l'Université de Toronto pour joindre celle de Montréal. Il reste directeur jusqu'en 1997, année de sa retraite, sauf pour la période allant de 1980 à 1984, où il est directeur de l'Observatoire Canada-France-Hawaï.

Au fil des années, l'observatoire s'implique dans plusieurs projets de recherche. Les plus importants concernent l'étude des relations entre la dynamique des galaxies et l'abondance des éléments chimiques qu'on y retrouve, l'étude des interactions entre les étoiles lumineuses et le milieu interstellaire et l'étude d'objets stellaires jeunes par polarimétrie.

Le programme d'instrumentation occupe également une large part de la productivité de Mégantic. En 1982, Jean-René Roy conçoit avec Yvon Georgelin et Jacques Boulesteix, un nouvel interféromètre Fabry-Perot pour l'observatoire. D'autres appareils suivront par la suite.

En 1991, par exemple, l'observatoire est le premier au Canada à disposer d'une caméra infrarouge. Il s'agit de MONICA (pour MONtréal Infrared Camera), une caméra conçue par Daniel Nadeau et René Doyon de l'Université de Montréal. Le site du Mont-Mégantic est particulièrement favorable à l'astronomie infrarouge car, lors des longues nuits froides d'hiver, le niveau de radiation parasite y est très bas (parfois même plus bas que sur le Mauna Kea, à Hawaï).

Photo de la structure bleue et blanche d'un télescope pointant vers le haut d'un dôme fermé
Photo nocturne d'un bâtiment illuminé devant une aurore boréale aux teintes vertes et rosées. Des personnes sont debout devant le bâtiment et regardent le ciel.

En 1996, un centre d'activité en astronomie pour le grand public ouvre ses portes : c'est l'ASTROLab du parc national du Mont-Mégantic. Le centre est l'hôte d'expositions interactives, d'un film haute définition, de présentations multimédias et offre aussi l'accès à deux observatoires publics utilisés lors des soirées d'astronomie. De jour, les visiteurs peuvent aussi visiter l'observatoire et son télescope de 1,6 mètre.

En 1999, un important programme de rénovation de trois ans débute. La coupole du télescope de 1,6 mètre est d'abord réparée et équipée d'un système de ventilation. En 2000, l'observatoire est relié par fibres optiques au réseau des universités. En 2001, le contrôle du télescope est entièrement opéré par ordinateur et une nouvelle bonnette (interface permettant de coupler des instruments à un télescope) est installée. À partir de la même période, toute une série de nouveaux instruments de pointe est installée sur le télescope.

En 2008, une équipe de chercheurs composée de Christian Marois, David Lafrenière et René Doyon annonce une découverte majeure: ils sont les premiers à photographier un trio de planètes autour d’une étoile autre que le Soleil. Ces trois exoplanètes sont cinq à dix fois plus massives que Jupiter et sont en orbite autour de l’étoile HR8799, à environ 130 années-lumière de la Terre. Bien que cette découverte ait été réalisée à partir d’observations aux télescopes Keck et Gemini Nord, la technique d’imagerie différentielle angulaire utilisée pour photographier directement des exoplanètes a été développée et testée à l’Observatoire du Mont-Mégantic. Des observations en 2009 et 2010 menées par Christian Marois mèneront à la découverte d’une quatrième planète en orbite autour de HR 8799.

En 2015, L’Université de Montréal et l’Université McGill annoncent la création de l’Institut de Recherche sur les Exoplanètes (IREx). L’objectif est de réunir les meilleurs chercheurs dans le domaine des exoplanètes et d’être les premiers à découvrir de la vie ailleurs dans l’Univers. Pour y parvenir, les chercheurs auront accès à l’Observatoire du Mont-Mégantic et aux autres grands télescopes du monde.

L'astéroïde no 4843 porte le nom de Mégantic en l'honneur de l'observatoire.

Photo d'un bâtiment à dôme, à contre-jour, devant une aurore boréale aux teintes jaunes et mauves dans un ciel étoilé

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