L'Observatoire Algonquin de Radioastronomie

L'observatoire où l'on trouve la plus grande antenne parabolique du Canada

Photo rapprochée d'une antenne blanche, accrochée à un bâtiment circulaire et à droite d'un monte-charge avec deux personnes à bord

L'Observatoire Algonquin de Radioastronomie est inauguré en 1959 sur le site du Lac Traverse, dans le Parc National Algonquin, en Ontario. Sa création par le Conseil National de Recherches du Canada est motivée par le besoin des radioastronomes canadiens d'occuper, en Ontario, un site où les interférences radio sont minimes.

Le premier directeur à prendre en charge le site est Arthur Edwin Covington, le premier radioastronome canadien.

Une dizaine d'années plus tôt, en 1946, Covington collecte des données sur le flux de radiations en provenance du Soleil depuis Ottawa et, en 1947, depuis le site de Goth Hill, situé au sud d'Ottawa. Ses travaux prennent une importance capitale lorsqu'il démontre que l'intensité des radiations solaires est reliée à l'activité magnétique du Soleil, ce qui a des implications cruciales pour de nombreuses activités humaines comme les communications et les lignes de transport d'énergie.

Le site du Lac Traverse, dans le Parc National Algonquin, est alors choisi pour l'Observatoire Algonquin de Radioastronomie parce qu'il est isolé des interférences radio d'origine humaine. Covington y installe, en 1960, une antenne parabolique de 1,83 mètre de diamètre et y déménage, dès 1962, ses équipements de Goth Hill. Les radiotélescopes opèrent tous en continu à une longueur d'onde de 10,7 centimètres, une longueur d'onde idéale pour surveiller l'activité du Soleil en raison de sa composition chimique.

En 1966, un réseau de 32 antennes paraboliques de 3 mètres de diamètre est ajouté à l'observatoire. Ces antennes ont pour but d'affiner les mesures faites par les autres radiotélescopes en balayant la surface du Soleil à tous les midis à une longueur d'onde de 10,7 centimètres.

Covington entreprend aussi, dès 1959, la construction d'une antenne parabolique géante de 46 mètres. Celle-ci est complétée en 1966 et devient alors un des radiotélescopes les plus grands et les plus sensibles au monde. Opérant à une longueur d'onde de 2 centimètres, elle est utilisée pour l'étude d'objets galactiques et extragalactiques qui émettent des ondes radio comme les quasars.

En 1968, le radiotélescope de 46 mètres est utilisé conjointement avec celui de 26 mètres de l'Observatoire Fédéral de Radioastrophysique de Penticton, en Colombie-Britanique, pour simuler un radiotélescope géant de 3074 kilomètres (soit la distance séparant les deux observatoires). Il s'agit de la première expérience réussie d'interférométrie à très grande séparation jamais réalisée.

Photo couleur d'une antenne blanche installée sur une structure métallique devant un arc-en-ciel

Le but d'une telle expérience est de discerner avec précision un objet qui émet des ondes radio. Comme la détection d'un objet dans l'espace dépend largement de la taille de l'instrument d'observation (tels que lentilles, miroir ou antenne radio) et comme les ondes radio ont des longueurs d'onde largement plus grandes que les ondes de la lumière visible, de très grandes antennes sont donc nécessaires pour discerner avec précision les objets émetteurs d'ondes radio.

Les années 1970 voient les radioastronomes de l'Observatoire Algonquin collaborer de plus en plus avec les chercheurs de l'Institut Herzberg d'Astrophysique. Plusieurs nouveaux composés chimiques complexes sont alors identifiés pour la première fois dans les nuages de gaz interstellaires.

Après avoir envisagé de refaire la surface du radiotélescope de 46 mètres de façon à pouvoir opérer à des longueurs d'onde aussi petites que 3 millimètres, le Conseil National de Recherches du Canada décide en 1987 de fermer l'Observatoire Algonquin et d'acheter une contribution de 25 % dans le nouvel Observatoire James-Clerk-Maxwell dont le radiotélescope opère de 0,3 à 2 millimètres.

Photo en noir et blanc d'un homme de profil, portant des lunettes et observant le mécanisme d'une antenne.

En 1990, les activités reliées à la collecte de données sur le flux de radiations solaires déménagent à l'Observatoire Fédéral de Radioastrophysique de Penticton, en Colombie-Britanique. En dépit de budgets réduits, l'antenne reste active comme élément d'un réseau continental d'antennes servant à mesurer avec précision les mouvements de la plaque tectonique nord-américaine. Depuis 2008, l'observatoire est opéré par Thoth Technology, une entreprise privée offrant des services d'intégration et de communication dans le secteur de l'aérospatial. Le site est également accessible pour des activités d'éducation et de plein-air.

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